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Agnès Giard

  • Copyright : Agnès Giard
  • A la croisée de l'art et de l'anthropologie, Agnès Giard décrypte la culture japonaise sous un angle inédit. Résidente à la Villa Kujoyama en 2010. Publie "Les Histoires d'amour au Japon" en sept 2012. Entame une thèse d'anthropologie en 2011
  • A la croisée de l'art et de l'anthropologie, Agnès Giard décrypte la culture japonaise sous un angle inédit. Résidente à la Villa Kujoyama en 2010. Publie "Les Histoires d'amour au Japon" en sept 2012. Entame une thèse d'anthropologie en 2011

Actualité

 

Juin 2012

Sortie du livre In-Out. La métaphore du passage, aux éditions Sancho, nouvellement créées.

 

Juillet-Sept

Recherche de terrain au Japon, pour un nouveau projet consacré aux poupées.

 

20 sept. 2012
Sortie du livre Les Histoires d'amour au Japon. Des mythes fondateurs aux fables contemporaines (éd. Glénat). Initialement prévue pour Noël 2011, cette sortie a été repoussée à Noël 2012, "parce que Noël reste la meilleure période pour lancer un livre sur l'amour". 

 

Jeudi 27 sept. 2012

Conférence au Café littéraire du Bal des supplices, à Lyon. Horaires : 19h-20h30. Lieu : librairie Le Bal des Ardents (17 rue neuve 69001 Lyon).

 

Lundi 8 oct. 2012
Conférence à la librairie Le Vent des Routes dans le cadre du Mois de la Culture du Japon organisé par le Consulat du Japon en Suisse.
Horaires : 19h-21h.
Lieu : Rue des Bains 50, 1205 Genève, Suisse (+41 22 800 33 81).

 

Samedi 20 oct. 2012
Signature et lancement du livre Les Histoires d'amour au Japon à la librairie Humus (à Lausanne). Dans le cadre du LUFF, célèbre festival de cinéma underground tendance Japon. Horaires : 16h-19h. Adresse : 18bis rue des terreaux, 1003 Lausanne, Suisse. 

 

 

 

Villa Kujoyama

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 14:00

Les Histoires d'amour au Japon, prochain opus de 700 pages illustré de plus de mille oeuvres d'art, est actuellement sous presse : la sortie en librairie est prévue le 20 septembre 2012, mais je m'occupe d'un nouveau projet, sous l'égide du Tokyo Wonder Site, une institution japonaise qui accorde des résidences aux artistes japonais et étrangers dans le but de stimuler les échanges culturels.

 

Mon projet porte sur les "Poupées fatales" au Japon, plus précisément sur la facon dont les Japonais investissent les objets anthropomorphiques de significations inquiétantes.

 

J'ai la chance de partager cette résidence avec  Tomoko Hayashi, une créatrice issue du Media Lab Europe (partenaire du célèbre MIT américain). Elle a co-créé avec deux autres artistes le Distance Lab, une installation permettant à des amants de rester unis par-delà l'espace à l'aide d'une système d'éclairage synchronisé. Se caressant l'un l'autre à l'aide de lumière, ils peuvent ainsi combler le manque en tracant sur les draps les contours de caresses impalpables…

 

J'ai aussi pour voisine Gabriella Disler qui prend en photo les traces rémanentes de la vie humaine dans des buildings à l'abandon. Sa recherche s'inscrit en droite ligne de ce mouvement très en vogue au Japon actuellement et qui porte le nom de Haikyo. L'esthétique des ruines…

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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 09:26

Vendredi 16 mars 2012
Salon du Livre à Paris : le Japon à l'honneur.
Rencontre-débat avec Risa Wataya (prix Akutagawa pour Appel du pied), auteure de romans traduits chez Picquier, au Pavillon japonais.
Organisé par l'Institut Français.

 

salon-du-livre-2012-copie-1.jpg

 

Vendredi 16 mars 2012
Conférence à la bibliothèque Saint-Simon ( 116 rue de Grenelle, Paris 7)
Organisé par le Service action culturelle - Paris Bibliothèques

 

Jeudi 22 mars 2012
Conférence-débat à  l’Institut des Sciences de l’Homme de Lyon : "Imaginaire érotique et histoires d'amour au Japon".
Organisé par l'ARGU (Atelier-Recherche sur le Genre et ses Usages). Dans le cadre d'un cycle de rencontres inter-disciplinaire créé par l'association Effigies.

 

Vendredi 30 mars 2012
Soirée de projection avec Cinéma Sans Frontières, à Nice : Double-suicide à Amijima, film de Masahiro Shinoda (1969).

 

Samedi 31 mars 2012
Signature à la librairie Massena (55, rue Gioffredo 06000 Nice).

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Soirée de projection avec Cinéma sans frontières : Osen La Maudite, film de Noburu Tanaka (1973).

 

Samedi 28 avril
15h à 16h : signature au Salon du livre de Genève sur le stand de la librairie Humus (stand K1333), spécialisée Japon.
17h-18h  : conférence "L'amour au Japon" sur la scène centrale du Salon du livre de Genève.
18h- 19h : signature-rencontre sur le stand de la librairie Humus.

 

Juin 2012

Sortie du livre In-Out. La métaphore du passage, aux éditions Sancho. Cet ouvrage - inspiré du travail fourni depuis 2007 au journal Libération - est un recueil d'articles consacrés à la voraphilie, un fantasme étrange qui consiste à rêver que l'on est avalé, sucé, puis ingurgité. On retrouve  l'image récurrente de cette bouche avaleuse et recracheuse dans toutes sortes d'autres fantasmes beaucoup plus courants : ceux qui renvoient au sexe comme "tunnel". La signification profonde de la sexualité se dissimule peut-être derrière ces images loufoques de trous, de tubes, de terriers, d'os creux ou d'entonnoirs, qui traversent notre psyche…

 

Samedi 2 et dimanche 3 Juin 2012

Signature-conférence au Salon du livre érotique d'Evian.

 

1er juillet-27 sept
Recherche de terrain au Japon, pour un nouveau projet de livre consacré aux poupées.

 

Septembre 2012
Sortie du livre Les Histoires d'amour au Japon. Des mythes fondateurs aux fables contemporaines (éd Glénat-Drugstore). Ce sera donc le cadeau de Noël 2012.

 

Samedi 20 oct. 2012
Signature et lancement du livre Les Histoires d'amour au Japon à la librairie Humus, à Lausanne, en Suisse, spécialisée dans la culture japonaise et affiliée à la fondation FINALE. Ce lancement aura lieu dans le cadre du LUFF, festival de cinéma underground tendance Japon (qui organise d'ailleurs un gros événement "Luff does Tôkyô" en collaboration avec Uplink du 27 avril au 6 mai 2012).

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 16:06

Le journaliste Tristan Savin, envoyé spécial au Japon pour le magazine L'Express, publie ce 12 mars un gros article sur l'édition au Japon, article au détour duquel on apprend qu'à Tsutaya Books "hybride japonisant du Virgin Megastore et de la FNAC", la traduction en Japonais de L'Imaginaire érotique au Japon reste parmi les meilleures ventes (je n'étais pas au courant !) :

 

"La charmante responsable, Ayako Yakushiji, nous apprend que la littérature se vend surtout au format poche, au prix de 1 200 yens en moyenne (environ 12 euros). Meilleures ventes du moment : en premier, l'inévitable 1Q84. Suivi de la romancière à la mode Yôko Ogawa.  Et, plus surprenant, des ouvrages qui comblent des "niches" : un long seller sur la franc-maçonnerie, un livre sur les pierres précieuses et L'Imaginaire érotique au Japon d'Agnès Giard, une Française spécialiste du Japon."

 

Omedetô, omedetô.

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 16:15

Capture d’écran 2011-10-14 à 15.45.31

 

Impossible de comprendre l’art japonais sans connaître l’histoire du fantôme amoureux du Genji ou celle du petit chat qui trahit sa maîtresse. Impossible non plus de décrypter les logos urbains, les enseignes, les noms de rue sans connaître l’histoire d’amour d'Urashima Taro (le pêcheur qui vécut 300 ans dans le Palais sous-marin de sa femme-tortue), la folie d’O-Shichi (qui failli faire brûler Tôkyô par amour) ou la passion de Tomoe Gozen (un des rares samourai-femme de l'histoire, qui allait sur les champs de bataille pour combattre aux côtés de son mari)…


Au Japon, les histoires d'amour constituent l'essentiel du répertoire de la poésie et de la littérature classique, à égalité avec les quatre saisons (qui constituent la plupart du temps un moyen détourné d'avouer son amour). 

La culture populaire offre aussi une étonnante palette d’histoires gores, grotesques ou loufoques comme celles de ce médecin qui vers 1880 testa un anesthésiant sur sa femme ou de cette épouse qui transforma une rivale en “sashimi de vulve”. Ces histoires sont connues de tous les Japonais, qui se régalent de tragédies sanglantes au point qu'ils dressent des sanctuaires en l'honneur d'amoureuses : elles sont littéralement "divinisées" dans ce pays qui accorde aux sentiments la première place dans l'échelle des valeurs.

 

La raison est une qualité beaucoup moins prisée que la passion au Japon, ce qui explique peut-être pourquoi Abe Sada, coupable d’avoir étranglé puis émasculé son amant, est restée gravée dans toutes les mémoires comme une star. Immortalisée par Nagisa Oshima dans son film L’Empire des sens, Abe Sada a réellement existé et d’innombrables curieux cherchent encore à savoir dans quelle ville elle a fini par se cacher pour mourir…

 

Dans Les Histoires d'amour au Japon, ouvrage de 500 pages compilant et décryptant les cent histoires d'amour les plus connues et les plus révélatrices, il est donc question de ce qui donne du sens à la vie. Qu'est-ce qui émeut les Japonais ? Pourquoi sont-ils bouleversés par les double-suicides, les échecs sentimentaux et les relations platoniques ? Pourquoi les hommes et les femmes de ce pays semblent-ils si éloignés les uns des autres, alors qu'à la télévision les émissions les plus populaires sont systématiquement les plus sentimentales ? Pourquoi considèrent-ils les enka ("chansons à faire pleurer") au romantisme échevelé comme les expressions du "vrai coeur du Japon", le nihon no kokoro ?

 

Pourquoi ce pays, par ailleurs si avare en congés payés, a-t-il consacré un jour férié à l'équivalent de la Saint Valentin ?

 

Pour résoudre les contradictions apparentes de cette civilisation qu'on qualifie si souvent de "paradoxale", il me semblait essentiel d'enquêter sur la notion d'amour au Japon, une notion à ce point centrale que la plupart des mes interlocuteurs ont jugé bon de me prévenir : "Ici, l'amour n'existe pas". Après sept mois passés sur le terrain, à rencontrer des artistes, des penseurs, des musiciens, des chercheurs, des acteurs, des anthropologues, j'ai fini par comprendre le sens de cette étrange mise en garde. Effectivement, au Japon, l'amour n'existe pas... tel qu'on l'a idéalisé dans l'Occident monothéiste. Mais alors qu'est-ce que c'est ?


Les histoires d'amour au Japon. Des mythes fondateurs aux fables contemporaines

Editions Drugstore

Collection Beaux Livres

512 pages
Format : 19 x 24,5 cm
Prix public TTC France : 45.00 €
Parution : septembre 2012

 

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 14:31

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20 décembre 2010

Publication en Japonais (éditions Kawade shobo shinsha) de L'Imaginaire Erotique au Japon, sous le titre Erotic Japon (エロティック・ジャポン) . Trois semaines plus tard, le livre fait partie des quatre meilleures ventes de livres étrangers chez cet éditeur.

 

10 janvier 2011

Erotic Japan est classé N°4 au top ten des meilleures ventes de la librairie Tôkyôdô (l'équivalent de la Fnac).

 

25 février 2011

La traduction en Japonais de L'Imaginaire Erotique au Japon bénéficie d'une recommandation prestigieuse : celle du célèbre Professeur Shigeru Kashima, spécialisé en littérature et culture françaises à l'Université de Meiji. L'article, publié dans le Shukan Bunshu, est photocopié par les librairies qui placent le livre en évidence dans leurs rayons.

 

25 février 2011

Le magazine ミステリ (Mystery), consacre une page au livre.

 

3 mars 2011

La traduction en Japonais de L'Imaginaire Erotique au Japon reçoit 5 étoiles sur Amazon Japon.

 

11 mars 2011

Quelques heures avant le tremblement de terre, un ami m’annonce que le livre est chroniqué dans une revue à très gros tirage, Weekly Ascii, distribuée dans tous les combini.

 

Mai 2011

Inoue Shoichi, spécialiste de la culture érotique, consacre un article à sa lecture d'Erotic Japon dans le Nikkei shinbun. Il lui accorde 4 étoiles.

 

Février 2012

Erotic Japon est classé par Hideshi Ono, enseignant et chercheur spécialiste de Huysmans, parmi les “5 meilleurs livres publiés en 2011” dans la revue culturelle Misuzu (みすず).

 
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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 23:40

 

Durant la dernière nuit de l’année, peu avant minuit, le Japon tout entier résonne de coups de cloche qui s’égrènent dans un silence presque sépulcral. Les radios retransmettent religieusement ce lent compte à rebours, invitant les auditeurs à se laisser envahir par la paix que ces ondes sonores propagent en vibrant. Chaque coup de cloche symbolise un désir. Il y en a 108 en tout, correspondant aux 108 désirs humains. Les bouddhistes disent qu’il faut y renoncer afin de pouvoir renaître à la nouvelle année, pur, vierge, neuf. Et comme ressuscité.

 

108 objets composent ce livre. Qu’il s’agisse de gadgets inutiles ou de sextoys ahurissants, d’articles ménagers ou d’instruments sacrés, ces objets servent tous de révélateurs : à travers eux, la culture japonaise dévoile ses mystères.
Crème de beauté à la fiente de rossignol
patte de chat vibrante pour “appeler” l’amour
bonbon en forme de crotte de nez
carte à ADN contenant un cheveu d’actrice porno
fausses nouilles en silicone
culotte magique pour soigner les MST
couteau de suicide pour femme
lubrifiant parfumé aux aisselles d’employée de bureau
marmite anti-adultère
machine à masturber…


Aucun objet n’est innocent. Explorant leur histoire et leurs significations cachées, Agnès Giard retrouve la trace des cultes les plus anciens dans la forme “en grenouille” de certaines poupées gonflables ou dans les verrues qui ornent aussi bien les préservatifs que la tête des grands Bouddha. La silhouette des vibromasseurs imite celle des divinités bisexuelles qui ornent encore certains sanctuaires et les amoureux du XXIe siècle s’échangent toujours – comme en l’an 800 – des noeuds qu’il ne faut pas défaire, sous peine d’avoir le coeur brisé.
Décryptant le symbolisme des grelots anciens comme celui des toilettes high-tech, ce livre de design replace les objets japonais dans une tradition mythologique et esthétique millénaire.

 

Collection Beaux Livres – Drugstore – éditions Glénat
328 pages
Format carré : 23 cm x 23 cm
Prix public TTC France : 35.00 €
Parution le 1er décembre 2009

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 23:34

 

Qu’il s’agisse de désigner « l’amour yeux dans les yeux », avec les pupilles miroitantes d’étoiles, ou l’éthique des hôtesses qui travaillent dans les clubs, les Japonais ont toujours un mot pour le dire. Chaque pratique – aussi pointue soit elle – possède son nom, comme dans les arts martiaux.


Les geishas se faisaient une réputation en lançant à la mode de nouvelles façons de servir à boire. Les guerriers mettaient au point des techniques de sabres qu’ils baptisaient d’une façon originale. Dans le Japon contemporain, il ne se passe pas un mois sans que les réalisateurs de vidéos créent des néologismes pour désigner de nouvelles façons d’aimer…
Mais derrière le bouillonnement apparent de la nouveauté, on retrouve toujours les mêmes mécanismes à l’œuvre : au Japon, le désir se cristallise sur de singuliers détails, dont le charme ressuscite une poésie souvent très ancienne. Une logique particulière préside aux jeux de l’amour et du hasard dans ce pays obsédé par l’émotion. L’émotion est à ce point valorisée au Japon qu’il existe même des mots pour en mesurer le degré : on parle de « pureté émotionnelle » ou de « beauté émotionnelle » en utilisant des termes qui servent d’habitude à juger d’œuvres d’art…


À travers 400 mots clés et des reproductions d’œuvres d’art inédites, cet ouvrage se donne pour objectif de décrypter le comportement des Japonais, et surtout de définir la pensée japonaise et sa culture érotique… une culture qui dépasse largement le cadre de la sexualité, et témoigne autant du tourbillon créatif du Japon contemporain que de son enracinement dans une tradition spirituelle millénaire.

 

Collection Beaux Livres
336 pages  d’œuvres d’art…
Format : 190 mm x 245 mm
Prix public TTC France : 35.00 €
Parution :  le 13 novembre 2008

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 23:00

 

L’imaginaire érotique au Japon propose un décryptage des fantasmes actuels, dresse le tableau exhaustif des mœurs japonaises et remonte à leur source.
En dévoilant l’origine des obsessions courantes ou rares qui travaillent 127 millions de personnes sur cet archipel en sursis, secoué par des spasmes incessants, ce livre d’art lève le voile sur ces pratiques érotiques si bizarres à nos yeux, mises en perspective et replacées dans un contexte historique et mythologique.

 

Comment décrypter les différentes facettes de l’érotisme au Japon ? Que ce soit dans l’art, dans la vie quotidienne et dans l’économie, les « folies nippones » s’inscrivent dans la logique d’une esthétique très ancienne, celle du monde flottant (Ukiyo).

L’ancienne culture poétique de l’instantané et de l’éphémère se perpétue à travers les images d’héroïnes aux grands yeux miroitants qui affrontent des monstres à tentacule. Et les filles en uniforme de collégienne, qui affichent leurs maquillages outranciers dans les rues de Shibuya, ne sont que les dernières incarnations de la Déesse du Soleil, Amaterasu, dont descend l’Empereur actuel, 250ème du nom…

L’érotisme au Japon se trouve à l’épicentre d’un tremblement de terre créatif permanent.

 

L’Imaginaire érotique au Japon  – fruit de dix ans de reportages au Japon – se divise en 11 chapitres portant chacun sur une spécificité de l’érotisme japonais : l’obsession des culottes, la fascination pour le masque, le goût des femmes-poupées, la hantise de la fin du monde, le sentiment national de la castration, etc.

 

Les chapitres sont illustrés par des oeuvres d’art dont certaines sont signées par les plus grands noms de l’art contemporain : Takashi Murakami (chef de file de la pop-culture otaku), Makoto Aida, Tadanori Yokoo (figure d’avant-garde des années 70), Suehiro Maruo, Gengoroh Tagame (star du manga gay hardcore), Kago Shintaro, Ryo Yoshida (créateur de l’école Pygmalion)…

Les autres œuvres, inédites, témoignent de l’incroyable créativité du Japon des années 2000. Photographes de geishas futuristes, peintres d’estampes numériques ou créateurs de poupées-mangas, une trentaine d’artistes – les fers de lance des nouvelles galeries d’art au Japon – ont accepté de participer à l’aventure de ce livre.

 

L’Imaginaire érotique au Japon, éd. Albin Michel. Réédité par Drugstore (éditions Glénat).
340 pages / 800 illustrations
Prix : 35 euros
Format : 18 x 24 cm
Parution : 20 novembre 2006

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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 14:37

 

SexeBizarre-tabou.jpg

 

Réédition du livre Le Sexe Bizarre aux éditions Tabou, le 25 juin 2010, dans une version en couleur, agrémentée d'illustrations inédites et de textes supplémentaires.

 

Le sexe bizarre : qu'est-ce que c'est ?
Il y a des hommes et des femmes qui trouvent qu'un ballon rouge, c'est sexy. Ils en tirent des sensations à couper le souffle, décrivant avec ivresse l'envol du ballon entre leurs bras, puis ses « cris » quand – au bord de l'explosion – le ballon rouge grince doucement contre leur bouche. On les appelle « looners ». D'autres imaginent qu'ils sont eux-mêmes, comme des ballons, capables de se dilater avec une sorte d'exaltation onirique.

D'autres encore rêvent que les seins de leur femme se transforment en double montgolfière royale, décuplant de volume en plein milieu d'un diner romantique au restaurant. Ils imaginent que leur épouse, après avoir bu une coupe de champagne, se sent tout à coup légèrement à l'étroit. Un bouton de son décolleté saute, puis un second. Les seins enflent et leur femme s'envole ! Il n'y a plus qu'à la ramener à la maison, suspendue au bout d'un fil comme un ballon.

M. et Mme B., eux, enfilent des cagoules gonflables qui leur fait une tête de bibendum, sans orifice pour voir, ni pour parler, et se plongent – à l'intérieur de cette bulle – dans un état d'appesanteur jouissive… Certains se convertissent en poupées gonflables vivantes. D'autres se font mettre sous vide dans des lits de latex qui ressemblent à des boites Tupperware et collectionnent amoureusement des bouées en forme de Godzilla.

Il faut de tout pour faire une libido. Véritable encyclopédie des pratiques érotiques les plus extravagantes au monde, « Le sexe bizarre » dresse le tableau exhaustif des fantasmes ahurissants, loufoques ou rares qui se pratiquent à travers le monde. Autrefois entourés de secret, maintenant révélés sur internet, ces pratiques sortent au grand jour et témoignent de l'incroyable inventivité des humains. Il faut en effet avoir beaucoup d'imagination pour trouver du charme à un aspirateur ou à un stéthoscope.

Il faut aussi avoir l'esprit curieusement développé pour s'émouvoir à la vue d'une femme qui se déchausse après sa journée de travail ou d'une autre qui ouvre des boites de raviolis. Des milliers d'hommes et de femmes partagent pourtant ces goûts étranges. Il était temps de leur donner la parole et de leur permettre d'expliquer comment et pourquoi ils en sont venus à trouver séduisants des tartes à la crème. Ou des masques de superwoman.

Ils détournent les objets les plus innocents de la vie quotidienne et les transforment en adjuvants de leurs rêveries intimes. Ils trouvent dans la réalité la plus banale des éléments de stimulation, des excitants, des idées de scénarios érotiques. Même les blouses de nylon trouvent grâce à leurs yeux. C'est pourquoi leurs fantasmes – aussi absurdes et bizarres soient-ils - présentent un intérêt. Ils nous permettent en tout cas de relativiser les notres.

« La vie réelle fonctionne mieux si on lui donne ses justes vacances d'irréalité » (Bachelard, L'eau et les rêves).


Des pratiques érotiques alternatives.

La prolifération des « niches » - ces pratiques érotiques qui ne concernent que quelques centaines, voire dizaines, d'adeptes -, reflètent la nouvelle donne du XXIème siècle : il n'existe plus de norme en amour, mais une incroyable diversité de comportements. La croyance en une sexualité « médicalement bonne », partagée par une majorité d'être humains « conformes », a été battue en brèche par les psychologues, les sociologues et les historiens. La notion même de « perversion » n'est plus reconnue par le le DSM (Diagnostic Statistical Manual of Mental Diseases), qui sert de référence mondiale en matière de psychiatrie.

Le nouvel ordre sexuel mondial, c'est le désordre des sens. Coïncidant avec l'explosion des modes et des tribus à l'aube du nouveau millénaire, ce phénomène en pleine explosion méritait qu'on l'analyse sans jugement. Refoulées aux marges de notre culture, des pratique nouvelles apparaissent chaque jour sur internet, attirant tout de suite à elles des curieux ou des amoureux attirés par un scénario érotique bizarre autant que surprenant. Infinies variations du plaisir, elles se démultiplient à une vitesse exponentielle, témoignant d'une relative libération des mœurs.

Sous des formes plus ou moins spectaculaires, la sexualité est devenue un terrain d'action. Des milliers de rubber-lovers se rassemblent chaque mois lors de « bals » londoniens pour communier dans l'amour du latex. Des millions d'amateurs de talons-hauts se rassemblent sur le web, pour partager leur conception du couple « moderne » : l'homme est dessous. Des amateurs de « Pony-play », harnachés comme des chevaux, paradent fièrement lors de défilés appelés « Pet-Pride » ou « Dressing for Pleasure ». Autrefois considérées comme des déviances, les pratiques sexuelles hors-normes ont désormais leurs leaders, leurs artistes et leurs militants et se ramifient par familles en une infinité de tendances souterraines.

Il y a des hommes qui aiment les doigts de pied, d'autres les mules noires, certains aiment voir les jambes dans le plâtre et d'autres les femmes au volant quand elles poussent l'accélérateur à coups de talons insistants. Il existe même un club de fantasmeurs très particuliers qu'on appelle les “Pedal Pumpers”. Certains ne sont heureux que lorsqu'il voient des souliers à talon blanc sur les pédales d'une Corvette 1959. Il faut obligatoirement que les souliers soient blancs.

Parce qu'elles sont extrêmement pointues, précises, proches de la mono-maniaquerie, ces pratiques érotiques peuvent sembler isolées. Elles témoignent pourtant de cette propension, toute humaine, à transformer le monde qui nous entoure en source de plaisir. Les objets que nous achetons – chaussures, meubles, appareils d'électroménager – véhiculent souvent d'autres valeurs que leur valeur purement marchande et correspondent souvent à des besoins autres que fonctionnels : besoin de beauté, besoin de plaisir.

Caressant le frein à main qui ressemble à un genoux, beaucoup de conducteurs parlent à la première personne et disent « je braque » ou « j'accélère » comme si la voiture faisait partie de leur corps. Leurs zones érogènes se sont subtilement déplacées sur toute la surface de contact avec l'habitacle de la voiture qu'ils investissent d'une charge sensuelle.

Alors que la science tend à nous déshumaniser, en morcellant notre corps comme un jouet en kit dont les organes seraient interchangeables avec des organes artificiels, alors qu'une certaines idéologie de l'apparence siliconée nous désensibilise et nous anesthésie, en nous faisant porter nos jambes, dos ou pieds, muscles, et même nos sexe comme des postiches, l'objet, lui, nous permet de reprendre possession de nous-même, et de reconstruire notre unité perdue.

« L'orthopédie va par degrés, explique Michel Serres : de la fausse dent au membre fantôme remplacé par un crochet, de l'œil en verre au vagin de matière plastique… L'objet s'intègre au sujet. Le sujet s'approprie l'objet, comme une greffe, avec ou sans rejet ». Pour beaucoup, la greffe prend si bien qu'elle ouvre un monde de sensations nouvelles, jouissives, explosives.

Livre d'art insolite, "Le sexe bizarre" fait le catalogue de ces étranges objets de désirs.


La perversion n'existe pas

Dénoncée par la majorité des médecins et des psychologues comme une notion périmée, la « perversion » repose sur le présupposé suivant : il y aurait des actes correspondant à une sexualité médicalement bonne et des actes « pervers » dénotant une sexualité anormale que l'on devrait soigner.

Mais qu'est-ce qu'une sexualité anormale ?  Les médecins qui inventent cette notion au XIXè siècle, y regroupent des pratiques aussi différentes que le baiser, la masturbation, le sado-masochisme ou la position en levrette… Pour eux, la « perversion » désigne tout ce qui ne relève pas directement de la fécondation.

En 1882, dans Psychopathia Sexualis, l'inventeur de la sexologie - Krafft Ebing - recense plusieurs dizaines de cas cliniques de « malades sexuels ». Pour définir la perversion, Krafft Ebing part d'une norme : la pénétration vaginale, seule forme de sexualité admise par l'Eglise et l'Etat.

« Le membre viril est destiné à être introduit dans le vagin ; c'est indiqué par sa position et sa forme », affirme Krafft Ebing. Sous prétexte qu'anatomiquement, le phallus ne serait compatible qu'avec l'utérus, les médecins de l'époque condamnent la fellation et la sodomie.

Certains comme Ambroise Tardieu avancent même que ces pratiques contre-nature entrainent des malformations du pénis ou de la bouche ! Pour donner à leurs théories une apparence scientifique, ils font l'inventaire des plaisirs qu'ils appellent des « désordres » et posent en étalon la position sexuelle politiquement correcte : La position du missionaire.

« La position de l'homme couché sur la femme a toujours paru normale dans notre civilisation, remarque Yves Ferroul, professeur à Lille d'histoire de la sexologie. Mais la rencontre d'autres civilisations a montré qu'il n'y avait là rien de naturel ». Dans certaines sociétés d'Afrique ou d'Amérique, les partenaires se couchent en effet sur le côté, face à face et aucun ne peut prendre sans scandale le dessus sur l'autre.

Mais notre culture judéo-chrétienne n'admet pas que la femme puisse avoir d'autre rôle que passif et soumis dans l'amour. Elle n'admet pas non plus qu'un homme se fasse chevaucher. Au XIXè siècle, et même encore à notre époque, aimer cette position est un symptôme de perversité.  Pour Krafft Ebing, éprouver du plaisir en abandonnant le rôle actif à la femme ne peut être que le signe d'un tempérament masochiste, voire d'une nature homosexuelle !

Un homme, un vrai, ne doit pas subir les caresses, ni la langueur, ni l'émotion. Ce n'est pas viril. Et malheur à lui si, par-dessus le marché, il éprouve du plaisir en regardant sa femme (voyeurisme), en respirant son odeur (fétichisme), en lui mordant l'épaule (sadisme) ou – scandale - en lui faisant l'amour plus de deux fois par semaine (satyriasis) !

On le voit, le mot « perversion » n'a jamais eu d'autre réalité que morale et normative. Hélas, la morale a la vie dure. C'est seulement depuis 1974 que la masturbation ne fait plus officiellement partie des perversions recensées par le DSM (Diagnostic Statistical Manual of Mental Diseases).

L'Organisation Mondiale de la Santé ne supprime l'homosexualité de son chapitre « Troubles Mentaux » qu'en 1992.

Aujourd'hui remplacée par la notion - plus présentable – de « paraphilie »  (« activité sexuelle inusitée pas nécessairement dangereuse »), la perversion reste un mythe persistant de notre société.

De nombreuses pratiques – autrefois considérées comme pathologiques - sont passées dans les mœurs, mais certains fantasmes restent stigmatisés : on continue d'appeler « malades », « déviants », « pervers » les amateurs de chaussures à talons hauts ou de déguisements érotiques.

Pourquoi ? Parce qu'il nous faut des « boucs émissaires, facilement repérables par les gardiens de la société, explique Yves Ferroul. On n'aurait plus qu'à mettre ces gens-là à l'écart du groupe, de sorte que tous les autres sauraient qu'ils sont normaux et hors d'atteinte de toute contamination ».

« De vrais pervers existent, conclut Yves Ferroul. Ce sont des femmes qui ne respectent pas la sexualité de leur conjoint. L'absence de toute complicité, de petites remarques comme « C'est bientôt fini ? », « encore aujourd'hui ! », « oui, mais vite fait » détruisent très vite la personnalité de leur compagnon. 

Sont également pervers dans leur sexualité les hommes qui harcèlent leur compagne de leurs demandes sans tenir compte de leurs volontés et les amènent à perdre le goût du plaisir… ».

Note : Yves Ferroul est l'auteur de « Médecins et sexualités », un livre qui recense toutes les tentatives menées – particulièrement depuis le XVè siècle - par les théologiens et les « savants » pour légiférer les désirs.

Le Sexe Bizarre
publié aux éditions du Cherche Midi (Paris, 2004). Réédité aux éd Tabou (en juin 2010) dans une version réactualisée, en couleur, agrémentée de deux nouveaux textes.


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